Tout savoir sur les salaires et conditions des emplois saisonniers en Europe.
Laura de Ohmyseason
.png)
L’emploi saisonnier reste un pilier essentiel du tourisme européen, offrant à des milliers de jeunes et de travailleurs en quête d’expérience un tremplin financier et professionnel chaque été. Pourtant, le paysage européen est très hétérogène : les salaires, les avantages, les conditions de travail et la prise en charge du logement et des repas varient fortement selon la destination. Pour les saisonniers, le choix de la destination n’est pas un simple calcul de salaire, mais une décision stratégique qui combine rémunération, confort de vie, opportunités professionnelles et enrichissement personnel.
À l’été 2025, des destinations comme le Monténégro, la Croatie, la Macédoine du Nord, l’Espagne, l’Italie, la Suisse ou la France ont toutes attiré des milliers de saisonniers, mais avec des réalités très différentes.
Au Monténégro, le secteur touristique a connu un recrutement massif pour la saison estivale 2025. Dans un hôtel trois étoiles, un poste de serveur ou serveuse était rémunéré environ 1 200 € par mois, avec logement et deux repas quotidiens inclus. Ces conditions rendent la destination particulièrement attractive pour les jeunes travailleurs étrangers ou peu expérimentés, qui cherchent avant tout à vivre une expérience simple et encadrée, sans se préoccuper de la logistique.
Le fait que le logement et les repas soient inclus est un avantage majeur : pour un jeune saisonnier venant de France ou d’un autre pays, cela permet de réduire drastiquement les dépenses courantes et de se concentrer sur le travail et l’expérience touristique. Le Monténégro prévoit de recruter environ 20 000 saisonniers dans le secteur hôtelier et touristique, ce qui illustre l’ampleur des besoins et l’attractivité économique de la destination.
LLa Croatie demeure une des destinations européennes les plus prisées pour les emplois saisonniers. L’été 2025, le pays a recruté plus de 60 000 saisonniers, avec des salaires très variables selon le poste et la qualification :
Mais au-delà de la rémunération, c’est surtout la qualité de vie et les conditions de travail qui séduisent les candidats : jours de repos supplémentaires, logement souvent inclus, repas pris en charge, proximité du lieu de travail. Un saisonnier raconte :
« En quelques mois, je gagne autant qu’en une année entière en Macédoine, et je peux mettre de côté grâce au logement et aux repas fournis. Mais ce que j’apprécie le plus, c’est la tranquillité de savoir que tout est organisé sur place. »
Pour de nombreux jeunes, ces éléments pratiques sont plus déterminants que le salaire brut : ils permettent de profiter pleinement de la saison, de découvrir le pays et d’accumuler des économies sans stress logistique.
À Ohrid, station touristique très fréquentée, les postes de réceptionniste ou de femme de chambre étaient rémunérés 30 000 à 35 000 denars, soit environ 500 € par mois. Dans ce contexte, le logement et les repas ne sont pas systématiquement fournis, ce qui réduit fortement le pouvoir d’achat pour les saisonniers venant de l’étranger.
Pour beaucoup de Macédoniens et de jeunes travailleurs étrangers, partir travailler en Croatie ou au Monténégro devient alors une évidence : pour le même investissement de temps et d’énergie, ils peuvent gagner jusqu’à six fois plus et bénéficier de conditions de vie plus favorables.
En Espagne, les salaires des saisonniers dans l’hôtellerie-restauration se situent entre 1 000 et 1 500 euros par mois, avec logement parfois fourni, notamment sur les îles Baléares ou Canaries. En Italie, pour les emplois saisonniers peu qualifiés, les salaires varient de 900 à 1 100 euros par mois, et jusqu’à 1 700 euros pour des postes plus qualifiés, avec souvent logement ou repas inclus.
La Suisse offre les salaires les plus élevés, avec 3 500 à 4 500 CHF par mois pour des postes d’hôtellerie et restauration, soit environ 3 300 à 4 200 euros. Cependant, le coût de la vie est très élevé, et les dépenses pour le logement, les repas et l’assurance maladie peuvent réduire considérablement le revenu disponible.
En France, le salaire des saisonniers dans l’hôtellerie-restauration est basé sur le SMIC horaire brut, soit 11,65 euros de l’heure en 2025, environ 1 766 euros par mois pour 35 heures. Dans les zones touristiques très demandées, certaines semaines atteignent 45 à 48 heures, portant les salaires bruts autour de 2 000 à 2 400 euros par mois. Le logement et les repas sont parfois inclus, ce qui peut améliorer le pouvoir d’achat net.
La concurrence avec d’autres destinations européennes se fait sentir, surtout pour attirer les jeunes saisonniers. Offrir un salaire intéressant ne suffit plus : le logement, les repas et des conditions de travail attractives sont des éléments clés pour séduire les candidats.
Chez Ohmyseason, nous constatons que le salaire n’est pas le critère principal dans le choix d’un poste saisonnier. Ce sont avant tout les aspects pratiques du quotidien qui déterminent la décision des candidats :
En pratique, un salaire légèrement inférieur mais avec logement et repas inclus peut s’avérer plus attractif qu’un salaire élevé sans aucun service, car le pouvoir d’achat réel et le confort de vie sont supérieurs.
Si le salaire reste un facteur important, les bénéfices non financiers du travail à l’étranger sont souvent décisifs :
Travailler dans un pays étranger permet de découvrir de nouvelles cultures, de rencontrer des personnes venant de tous horizons et de mieux comprendre les dynamiques touristiques locales. Les saisonniers développent une capacité d’adaptation et une ouverture d’esprit qui restent précieuses tout au long de leur vie personnelle et professionnelle.
Vivre et travailler à l’étranger offre l’opportunité de pratiquer une langue étrangère au quotidien. Même pour des postes peu qualifiés, communiquer avec les clients ou les collègues améliore la maîtrise linguistique et enrichit le CV.
Les saisonniers apprennent à gérer leur budget, leur logement et leur temps libre de façon autonome. Cette expérience renforce la confiance en soi et la capacité à résoudre des problèmes, compétences particulièrement valorisées sur le marché du travail.
Le travail saisonnier permet de se créer un réseau professionnel à l’international. Certains saisonniers se voient proposer des contrats longs ou des évolutions dans le secteur touristique grâce aux contacts établis pendant l’été.
Au-delà de l’argent et du CV, les saisons à l’étranger constituent une véritable expérience de vie : voyages, rencontres, événements locaux et immersion dans des environnements uniques. Ces moments marquent souvent durablement les jeunes et leur donnent des références personnelles et professionnelles uniques.
Pour optimiser une saison, il est important de regarder au-delà du salaire et d’évaluer l’ensemble des facteurs :
Une destination peut sembler moins rémunératrice sur le papier mais offrir un meilleur rapport qualité de vie / revenus / expériences, ce qui en fait un choix stratégique pour les jeunes et les saisonniers étrangers.
L’analyse des salaires saisonniers en Europe après l’été 2025 confirme une tendance : le choix d’un emploi saisonnier ne se résume pas à la rémunération. Monténégro, Croatie ou Espagne offrent des opportunités financières intéressantes, mais le véritable critère de décision reste le confort de vie, la simplicité du logement et la sécurité des conditions de travail.
Travailler à l’étranger est une expérience enrichissante à plusieurs niveaux : ouverture culturelle, rencontres, apprentissage linguistique, autonomie et création de souvenirs. Les jeunes saisonniers apprennent à gérer leur quotidien, à s’adapter rapidement et à valoriser ces expériences sur leur parcours professionnel.
Chez Ohmyseason, nous considérons chaque saisonnier comme un acteur stratégique de l’expérience touristique. Offrir un salaire compétitif est important, mais proposer un logement simple et sécurisé, des repas et des conditions de travail claires est essentiel pour attirer et fidéliser les meilleurs candidats.
En 2025, l’enseignement est clair : pour une saison réussie, il faut regarder au-delà des chiffres sur la fiche de paie. L’expérience globale, la qualité de vie, la sécurité et la possibilité de progresser professionnellement sont tout aussi, sinon plus, importantes que le salaire brut.
Le marché européen du travail saisonnier est vaste et diversifié. Chaque saisonnier a donc tout intérêt à évaluer les destinations selon l’ensemble des critères pratiques et humains, afin de faire un choix éclairé et de transformer son été en véritable expérience personnelle et professionnelle.